24 & 25 juin: le Week-End des Rugissants à Ganges



Le résumé

1e étape : Ganges – Mont Aigoual – col du tunnel de Marquairès – Col de l’Asclier – Ganges

145 km / D+ : 2300 m

Grand beau temps et température de 35°

Avec : André J. / Bruno / Fabien / Loïc / Patrice / Régis

Des décors somptueux, sauvages, et désertés des voitures, entre gorges de l’Hérault, Cévennes et Mont Aigoual, des gars tous dans la force de leurs âges respectifs (trentenaire, quarantenaire, cinquantenaire et soixantenaires), une météo magnifique quoiqu’un peu brûlante, une ambiance sportive et décontractée, c’est ça un week-end vélo des Rugissants.

En covoiturage, nous sommes tous arrivés le vendredi soir à l’hôtel.Ça tombait bien, on avait faim. La nourriture était bonne mais on comptait trop les pâtes. Alors on a mangé du pain. Personne ne voulant sortir faire la fête à Ganges, à 23h tout le monde était dans sa chambre, sauf Fabien qui était dans la mienne vu qu’on partage.

Le lendemain, impossible de partir tôt ce qui nous aurait arrangé vu la chaleur car l’hôtelier lui se lève tard et comme c’est lui qui fait le petit déjeuner, on a préféré l’attendre. Du coup départ à 9h, il fait déjà très chaud.

Les faux plats du début de journée

Que s’est-il passé lors de la 1e étape ? 50 km de montée pour commencer mais soyons honnête d’abord 30 de faux-plat puis les 20 kms de l’ascension de l’Aigoual, aux pentes mesurées et régulières à 5%, donc aucune difficulté particulière, la routine du cycliste entraîné je dirais.

L'ascension et le sommet du Mont Aigoual, superbe !

Vous connaissez Achille et ses problèmes de talon. Nous c’est Patrice, ça l’a un peu gêné mais le talon a tenu, alors que pour Achille ça a fini mal. Il y avait d’ailleurs un petit goût de guerre de Troie sur le parcours. Avec Priam alias le juge André et ses sentences pleines de sagesse à la fin de chaque pause :

      - "bon faudrait peut-être penser à y aller là !"

C’est vrai que nous avons inhabituellement abusé des pauses. La chaleur sans doute.

Il y avait aussi Ajax (alias moi) qui souffrait du genou mais avec modération, juste un peu à cours d’ammoniaque dans le dernier col.

Il y avait encore Bruno, valeureux guerrier tendance Hector, qui enchaîna fort bien les montées, beaucoup d’aisance, accompagné d’André très en forme lui aussi.

En haut du Mont Aigoual, on s’installe pour déjeuner en terrasse au restaurant situé à côté de la station météo. A peine installés, arrivent cinq jeunes randonneuses, toutes plus belles les unes que les autres. Des belles Hélène en quelque sorte. Pour empêcher Paris (alias le jeune Fabien) d’en enlever une (voire plusieurs) on a dû l’enchaîner pas à un mat (on n’en avait pas) mais à un parasol. Valait mieux, la dernière fois qu’on a volé la femme de Ménélas (Hélène justement), il a cafté à son frère Agamemnon et ça s’est terminé en boucherie effroyable, mais ça Homère vous le raconterait mieux que moi. On ne m’ôtera pas de l’idée qu’à l’époque on avait une drôle de façon de faire du sport. Nous aussi chez les Rugissants ça se termine souvent en boucherie, mais là non.

Notre odyssée  se poursuit en plein cagnard mais ça je peux vous le raconter mieux qu’Homère, qui de toute façon ne donne plus aucune nouvelle depuis 2500 ans. Et puis Homère n’a jamais fait de vélo, il ignore tout de la souffrance et du courage d’un cycliste qui n’est pas dans un bon jour. Alors que Régis oui, Régis c’est un peu Ulysse, toujours en rando, même à l’hôtel il préfère dormir dans le confort de son camping-car. Régis nous fait le coup d’Ulysse à Troie. Pas au mieux au sommet du Mont Aigoual il est prêt à rentrer direct, fais mine de quitter les lieux mais laisse quand même son cheval (je veux dire son vélo) au cas où. Et il a bien fait le bougre car au bout du compte il a envahi Troie (je veux dire Ganges) comme tout le monde en fin d’après-midi. Bravo Régis pour ton courage !

C’est clair ce que je raconte ? Non parce qu’avec la chaleur et le soleil ardent, on a tous pris un coup sur la cafetière.

La descente de l'Aigoual

Dans la descente de l’Aigoual, je glisse de l’arrière. J’ai beau être un descendeur très moyen, je me dis que ce n’est pas normal. Effectivement, crevaison lente, frayeur et après je n’ai plus bougé une oreille dans les descentes suivantes. Heureusement pour réparer, l’équipe des Rugissants est au top. Régis enlève le pneu, Bruno contrôle le fond de jante et remet le pneu, Fabien regonfle le pneu avec une cartouche, ce qui me laisse le temps de discuter à l’ombre avec des cyclistes de passage. Je leur explique qu’on a déjà fait 60 km (il est plus de 14h…) et qu’il nous en reste 85, autant le dire, on a rien fichu de la matinée…

Après on continue à s’arrêter régulièrement dans les villages à la recherche des fontaines. Fontaines d’eau, mais surtout fontaines de vie avec cette chaleur étouffante. Consommation moyenne au 100 km : de 6 à 8 litres d’eau selon les modèles, Patrice étant celui qui consomme le plus.

La sortie du tunnel (de Marquairès) est en vue !

Pour survivre, il y a aussi les barres énergétiques faites maison de notre pâtissier Patrice, ça vous remettrait en selle un mort…

Si la température est de 35° à l’ombre au pied du troisième et dernier col de la journée, le col de l’Asclier, nous sommes au soleil et avec le renvoi de chaleur du goudron un peu fondu, la température doit avoisiner les 45°. Heureusement on rentre rapidement dans le couvert végétal, la pente est sévère mais l’ombre fait du bien.

Les derniers mètres du col de l'Asclier, il fait chaud !

On finit comme on aime, par 25 kilomètres de descente pour retrouver Ganges surchauffé. L’hôtel comporte un grand terrain arboré au bout duquel coule l’Hérault. Une longue baignade dans le fleuve qui a la taille d’un torrent, ce n’est pas de refus, en plus avec le courant, ça fait massage, nous appellerons donc cette séance de la récupération passive mais très jouissive.

Il n'y a plus qu'à descendre jusqu'à Ganges !
Le très beau village de Saint-Martial

La journée se termine par un bon repas en plein air dans le parc de l’hôtel, la bouffe est bonne mais le riz en quantité limitée.

2e étape : Ganges – St Guilhem du désert – cirque de Navacelles – Ganges

131 km / D+ : 2100 m

Grand beau temps, vent modéré et température de 33°. Deux degrés de moins que la veille, ce n’est pas énorme, on est encore placé dans le coin de France le plus chaud aujourd’hui. On aurait dû partir à 9h mais un petit délai dû à une crevaison de moi-même nous a retardés. André lui, avait vérifié son vélo la veille, et constaté aussi une crevaison qu’il avait solutionné le soir même tout en nettoyant son vélo, car André en amoureux du beau matériel nettoie son vélo tous les soirs. Mais bon, tout le monde ne peut être ordonné comme André.

Les gorges de l'Hérault

Nous partons heureux mais un peu courbaturés dans les gorges de l’Hérault avec arrêt au village de Saint Guilhem du désert, un des plus beaux villages de France. 

Le groupe à Saint Guilhèm du désert

Puis nous montons ensuite le col du vent, qui porte bien son nom. 

Le col du vent

Nous voilà dans les causses des Cévennes, c’est superbe. Il s’agit d’un plateau, ce qui n’exclut pas quelques courtes côtes. Il nous reste encore une bonne trotte avant d’arriver à St Maurice de Navacelles, où nous sommes copieusement acclamés par des filles au restaurant. Nous continuons avec tout de même un moment de flottement : faisons-nous toujours les bons choix ? Le Cirque de Navacelles nous attend, un lieu magique, des gorges avec un méandre abandonné de la Vis et un petit village lové au fond du cirque, ça vaut le déplacement !

Le cirque de Navacelles qui s'ouvre à nous, sublime !

On se restaure en bas, nous sommes refusés au premier restaurant qui est complet (la terrasse est vide…), heureusement le deuxième au cœur du hameau nous accueille. Et évidemment juste après, il faut sortir du cirque de Navacelles par une longue montée. Faisons-nous toujours les bons choix ?

A table ! Et dans un cadre plutôt sympa...
Photo !                                                                                Le groupe tout sourire en surplomb du cirque de Navacelles

En tout cas le choix de Régis est de rentrer après ça directement sur Ganges pour raccourcir la fin du parcours. Après tous les efforts consentis la veille et la grosse chaleur, un petit coup de moins bien.

Le club des cinq continue, à un bon rythme sauf lors des pauses aux points d’eau. A ce stade du week-end il faut quand même savoir que Patrice a mal au talon, moi un peu au genou, que Bruno n’a plus de grand plateau (batterie déchargée de son dérailleur électrique) Fabien n’a plus accès aux petits pignons (le vélo du jeune a été révisé par Ricci…) et qu’André à la selle de travers depuis le début de la dernière descente à cause d’une chute heureusement sans trop de gravité mais qui aurait pu être beaucoup plus grave. Dans le dernier virage avant l’entrée d’un village, avec la pente nous déboulons rapidement les uns derrière les autres et là une voiture un peu trop à gauche de la route nous oblige à nous tasser sur la droite et Dédé perd le contrôle de sa bécane. Le casque témoigne de son utilité, le support de selle et la selle sont abimés mais Dédé va bien hormis des éraflures et surtout une très grosse frayeur.

Heureusement on peut repartir tous ensemble et on finit par dix kilomètres de… descente.

Le final de la deuxième journée sur des routes très peu fréquentées

Avant de repartir chez nous, bain final prolongé dans l’Hérault, la récupération avant tout !On se quitte après un bien beau week-end dans une ambiance très sympathique. Bravo à tous les participants !

Texte de Loïc, mis en images par Fabien. 

Les participants

Fabien-Bruno-André-Patrice-Régis-Loïc