1e
étape : Ganges – Mont Aigoual – col du tunnel de Marquairès – Col de
l’Asclier – Ganges
145 km / D+ : 2300 m
Grand beau temps et température de 35°
Avec : André J.
/ Bruno / Fabien / Loïc / Patrice / Régis
Des décors somptueux, sauvages, et désertés des voitures,
entre gorges de l’Hérault, Cévennes et Mont Aigoual, des gars tous dans la
force de leurs âges respectifs (trentenaire, quarantenaire, cinquantenaire et soixantenaires),
une météo magnifique quoiqu’un peu brûlante, une ambiance sportive et
décontractée, c’est ça un week-end vélo des Rugissants.
En covoiturage,
nous sommes tous arrivés le vendredi soir à l’hôtel.Ça tombait bien, on avait
faim. La nourriture était bonne mais on comptait trop les pâtes. Alors on a
mangé du pain. Personne ne voulant sortir faire la fête à Ganges, à 23h tout le
monde était dans sa chambre, sauf Fabien qui était dans la mienne vu qu’on
partage.
Le lendemain, impossible
de partir tôt ce qui nous aurait arrangé vu la chaleur car l’hôtelier lui se
lève tard et comme c’est lui qui fait le petit déjeuner, on a préféré
l’attendre. Du coup départ à 9h, il fait déjà très chaud.
Les faux plats du début de journée
Que s’est-il passé lors de la 1e étape ? 50 km de montée pour commencer mais soyons honnête d’abord 30 de faux-plat puis les 20 kms de l’ascension de l’Aigoual, aux pentes mesurées et régulières à 5%, donc aucune difficulté particulière, la routine du cycliste entraîné je dirais.
L'ascension et le sommet du Mont Aigoual, superbe !
Vous connaissez Achille et ses problèmes de talon. Nous
c’est Patrice, ça l’a un peu gêné mais le talon a tenu, alors que pour Achille
ça a fini mal. Il y avait d’ailleurs un petit goût de guerre de Troie sur le
parcours. Avec Priam alias le juge André et ses sentences pleines de sagesse à
la fin de chaque pause :
- "bon faudrait peut-être penser à y aller
là !"
C’est vrai que nous
avons inhabituellement abusé des pauses. La chaleur sans doute.
Il y avait aussi Ajax
(alias moi) qui souffrait du genou mais avec modération, juste un peu à cours
d’ammoniaque dans le dernier col.
Il y avait encore Bruno, valeureux guerrier tendance Hector,
qui enchaîna fort bien les montées, beaucoup d’aisance, accompagné d’André très
en forme lui aussi.
En haut du Mont Aigoual, on s’installe pour déjeuner en
terrasse au restaurant situé à côté de la station météo. A peine
installés, arrivent cinq jeunes randonneuses, toutes plus belles les unes que
les autres. Des belles Hélène en quelque sorte. Pour empêcher Paris (alias le
jeune Fabien) d’en enlever une (voire plusieurs) on a dû l’enchaîner pas à un
mat (on n’en avait pas) mais à un parasol. Valait mieux, la dernière fois qu’on
a volé la femme de Ménélas (Hélène justement), il a cafté à son frère Agamemnon
et ça s’est terminé en boucherie effroyable, mais ça Homère vous le raconterait
mieux que moi. On ne m’ôtera pas de l’idée qu’à l’époque on avait une drôle
de façon de faire du sport. Nous aussi chez les Rugissants ça se termine
souvent en boucherie, mais là non.
Notre odyssée se
poursuit en plein cagnard mais ça je peux vous le raconter mieux qu’Homère, qui
de toute façon ne donne plus aucune nouvelle depuis 2500 ans. Et puis Homère
n’a jamais fait de vélo, il ignore tout de la souffrance et du courage d’un
cycliste qui n’est pas dans un bon jour. Alors que Régis oui, Régis c’est un
peu Ulysse, toujours en rando, même à l’hôtel il préfère dormir dans le confort
de son camping-car. Régis nous fait le coup d’Ulysse à Troie. Pas au mieux au
sommet du Mont Aigoual il est prêt à rentrer direct, fais mine de quitter les
lieux mais laisse quand même son cheval (je veux dire son vélo) au cas où. Et
il a bien fait le bougre car au bout du compte il a envahi Troie (je veux dire
Ganges) comme tout le monde en fin d’après-midi. Bravo Régis pour ton
courage !
C’est clair ce que je raconte ? Non parce qu’avec la
chaleur et le soleil ardent, on a tous pris un coup sur la cafetière.
La descente de l'Aigoual
Dans la descente de l’Aigoual, je glisse de l’arrière. J’ai
beau être un descendeur très moyen, je me dis que ce n’est pas normal.
Effectivement, crevaison lente, frayeur et après je n’ai plus bougé une oreille
dans les descentes suivantes. Heureusement pour réparer, l’équipe des
Rugissants est au top. Régis enlève le
pneu, Bruno contrôle le fond de jante et remet le pneu, Fabien regonfle le pneu
avec une cartouche, ce qui me laisse le temps de discuter à l’ombre avec des
cyclistes de passage. Je leur explique qu’on a déjà fait 60 km (il est plus de
14h…) et qu’il nous en reste 85, autant le dire, on a rien fichu de la matinée…
Après on continue à s’arrêter régulièrement dans les
villages à la recherche des fontaines. Fontaines d’eau, mais surtout fontaines de vie
avec cette chaleur étouffante. Consommation moyenne au 100 km : de 6 à 8
litres d’eau selon les modèles, Patrice étant celui qui consomme le plus.
La sortie du tunnel (de Marquairès) est en vue !
Pour survivre, il y
a aussi les barres énergétiques faites maison de notre pâtissier Patrice, ça
vous remettrait en selle un mort…
Si la température est de 35° à l’ombre au pied du troisième et dernier col de la
journée, le col de l’Asclier, nous sommes au soleil et avec le renvoi de
chaleur du goudron un peu fondu, la température doit avoisiner les 45°.
Heureusement on rentre rapidement dans le couvert végétal, la pente est sévère
mais l’ombre fait du bien.
Les derniers mètres du col de l'Asclier, il fait chaud !
On finit comme on aime, par 25 kilomètres de descente pour
retrouver Ganges surchauffé. L’hôtel comporte un grand terrain arboré au bout
duquel coule l’Hérault. Une longue baignade dans le fleuve qui a la taille d’un
torrent, ce n’est pas de refus, en plus avec le courant, ça fait massage, nous
appellerons donc cette séance de la récupération passive mais très jouissive.
Il n'y a plus qu'à descendre jusqu'à Ganges !
Le très beau village de Saint-Martial
La journée se termine par un bon repas en plein air dans le parc de l’hôtel, la bouffe est bonne mais le riz en quantité limitée.
2e
étape : Ganges – St Guilhem du désert – cirque de Navacelles – Ganges
131 km / D+ : 2100 m
Grand beau temps, vent modéré et température de 33°. Deux
degrés de moins que la veille, ce n’est pas énorme, on est encore placé dans le
coin de France le plus chaud aujourd’hui. On aurait dû partir à 9h mais un petit délai dû à une crevaison de
moi-même nous a retardés. André lui, avait vérifié son vélo la veille, et
constaté aussi une crevaison qu’il avait solutionné le soir même tout en
nettoyant son vélo, car André en amoureux du beau matériel nettoie son vélo
tous les soirs. Mais bon, tout le monde ne peut être ordonné comme André.
Les gorges de l'Hérault
Nous partons heureux mais un peu courbaturés dans les gorges
de l’Hérault avec arrêt au village de Saint Guilhem du désert, un des plus
beaux villages de France.
Le groupe à Saint Guilhèm du désert
Puis nous montons ensuite le col du vent, qui porte
bien son nom.
Le col du vent
Nous voilà dans les causses des Cévennes, c’est superbe. Il
s’agit d’un plateau, ce qui n’exclut pas quelques courtes côtes. Il nous reste
encore une bonne trotte avant d’arriver à St Maurice de Navacelles, où nous
sommes copieusement acclamés par des filles au restaurant. Nous continuons avec
tout de même un moment de flottement : faisons-nous toujours les bons
choix ? Le Cirque de Navacelles nous attend, un lieu magique, des gorges
avec un méandre abandonné de la Vis et un petit village lové au fond du cirque,
ça vaut le déplacement !
Le cirque de Navacelles qui s'ouvre à nous, sublime !
On se restaure en bas, nous sommes refusés au premier
restaurant qui est complet (la terrasse est vide…), heureusement le deuxième au
cœur du hameau nous accueille. Et évidemment juste après, il faut sortir du
cirque de Navacelles par une longue montée. Faisons-nous toujours les bons choix ?
A table ! Et dans un cadre plutôt sympa...
Photo ! Le groupe tout sourire en surplomb du cirque de Navacelles
En tout cas le choix de Régis est de rentrer après ça
directement sur Ganges pour raccourcir la fin du parcours. Après tous les
efforts consentis la veille et la grosse chaleur, un petit coup de moins bien.
Le club des cinq continue, à un bon rythme sauf lors des
pauses aux points d’eau. A ce stade du week-end il faut quand même savoir que
Patrice a mal au talon, moi un peu au genou, que Bruno n’a plus de grand
plateau (batterie déchargée de son dérailleur électrique) Fabien n’a plus accès
aux petits pignons (le vélo du jeune a été révisé par Ricci…) et qu’André à la
selle de travers depuis le début de la dernière descente à cause d’une chute
heureusement sans trop de gravité mais qui aurait pu être beaucoup plus grave.
Dans le dernier virage avant l’entrée d’un village, avec la pente nous
déboulons rapidement les uns derrière les autres et là une voiture un peu trop
à gauche de la route nous oblige à nous tasser sur la droite et Dédé perd le
contrôle de sa bécane. Le casque témoigne de son utilité, le support de selle
et la selle sont abimés mais Dédé va bien hormis des éraflures et surtout une
très grosse frayeur.
Heureusement on peut repartir tous ensemble et on finit par
dix kilomètres de… descente.
Le final de la deuxième journée sur des routes très peu fréquentées
Avant de repartir chez nous, bain final prolongé dans
l’Hérault, la récupération avant tout !On se quitte après un bien beau
week-end dans une ambiance très sympathique. Bravo à tous les
participants !
Texte de Loïc, mis en images par Fabien.