2e étape : Nemours - Vézelay
155 km / D + : 1300 m
Météo : beau temps, température entre 25 et 27°, vent
modéré plutôt favorable.
Les beaux villages un peu perdus.
Avec la participation (toujours à titre gracieux)
de : Fabien / Loïc /
Patrice / Régis
/ Serge
Avant le départ de Nemours, et avec l’aide de Patrice, Fabien change son pneu détruit prématurément,
sans doute trop de puissance à faire passer sur la roue arrière, ou alors le
pneu est merdique, une hypothèse retenue par Fabien lui-même. Serge arbore un
beau maillot jaune, on n’avait pas remarqué qu’il menait au classement général…
Départ à 9 heures, nous partons en forêt, entre sable et
rochers recouverts d’un joli couvert végétal, un agréable début.
Le groupe entre sables et rochers...
Puis la
campagne s’ouvre, l’habitat reste dispersé. Dans les villages perdus, les
fenêtres sont pour beaucoup fermées. Au début on s’est dit que les gens
dormaient, mais passé 11 heures on a pensé à une autre hypothèse. Dans ces
villages bénis des vieux (les jeunes sont tous partis à la ville) on y croise en passant quelques rares
autochtones. L’occasion de lire dans la pupille de leurs yeux (faut faire vite)
toute l’admiration des gens d’ici pour les grands voyageurs que nous sommes. Une nonagénaire (à vue e nez) notamment à carrément lâché son cabas à notre vue. En même
temps, qu’allait-elle mettre dans son sac vu qu’il n’y a pas de magasin au
village, mystère. Enfin bref, suivant
les consignes de notre PDG, nous lui laissons la carte des Rugissants, puis
nous repartons, on n’a pas que ça à faire.
Mais rongés par le remord, on voudrait donner un petit coup de pouce au
commerce local en s’arrêtant à la boulangerie, malheureusement il n’y en a
plus. Au moins envoyer une carte postale en l’achetant au tabac-presse, mais…
y’en a plus. De toute façon il aurait fallut acheter pour l’envoyer un timbre à
la Poste, et y’a plus de Poste depuis un bail, donc pas de regret. On s’arrête au
seul commerce qui tienne bon dans le village, le bar. Les gens boivent pour
oublier très certainement. Pour nous c’est la pause café. 4 cafés et 4 verres
d’eau, le budget des Rugissants est très serré, mais la cafetière est quand
même contente, on a doublé sa recette de la journée. De toute façon, le petit
bar du village, y’en aura bientôt plus…
Et tout ça c’est bien dommage, car c’est toute l’âme et la
beauté d’un pays qui part peu à peu.
Au fait, pourquoi 4 cafés alors qu’on est 5 ? Eh bien
parce qu’à la pause café il en manquait un, celui qui conduisait le camion,
Patrice, perdu en rase campagne. Il a quand même fini par arriver mais tard et presque
à court d’essence.
Repas à Auxerre,
notre entrée en Bourgogne se fait dans une jolie petite cité. L’occasion d’un
repas de midi au bord de l’Yonne.
Auxerre : les Rugissants débarquent en Bourgogne !
Ensuite nous suivons ce cours d’eau dans des paysages
élégants et reposants. Puis quelques montées, guère violentes et c’est l’approche
de Vézelay, très joli aussi.
A l’arrivée à Vézelay, pas mal de monde ! Tous venus
pour nous accueillir évidemment, cela en était presque gênant. Et ne me dites
pas que c’est parce que Vézelay est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.
D’ailleurs faudra que j’en parle au retour à Georges pour qu’il fasse un
dossier pour inscrire aussi les Rugissants au patrimoine de l’Unesco, ça ne
doit pas être bien compliqué…
A l’hôtel d’arrivée, le personnel est un peu brouillon. Ils
doivent s’y mettre à trois pour au bout d’un quart d’heure trouver un moyen
d’ouvrir le portail d’accès au garage à vélo. L’émotion de nous voir en vrai
très certainement, les Rugissants venants rarement dans la région.
Demain nous continuons à travers le parc naturel du Morvan.
Les troupes sont fraîches et motivées.

C'est malin...
Texte de Loïc, images de Fabien
3e étape : Vézelay –
Le Creusot 138 km / D
+ : 1800 m
Météo : beau temps, température maxi à 28°, vent faible.
Le Morvan, pays de l’union des Gaules.
Avec la participation (à titre gracieux, ça devient une
habitude) de :
Fabien / Loïc / Patrice
/ Régis /
Serge
Départ tardif de Vézelay, indépendant de notre volonté,
l’hôtelier refusait de se lever tôt un dimanche, même pour des Rugissants.
La mise en route des troupes est un peu molle, les côtes
sont un peu molles aussi, du coup l’harmonie règne.
Le début d'étape
Nous suivons dans toute sa longueur le lac artificiel de
Pannecière, plutôt joli et bien ombragé, avant d’arriver à Château-Chinon.
C’est l’heure d’une petite pause restauration : la patronne du bar est
venue nous servir en personne, quand je vous dis qu’ils n’ont pas l’habitude de
recevoir du monde dans la Nièvre ! Mais nous avons su rester simples
malgré notre beau camion tout neuf. La patronne a dit :
-
Vous prendrez bien des boissons, et des
sandwichs faits maison ?
On a dit oui pour faire vivre le commerce local et parce
qu’on avait faim.
Plus tard elle est revenue, toujours très sympa :
-
Vous prendrez bien des petites douceurs ?
J’ai des glaces et des gâteaux, faits maison.
On a dit encore oui, on n’allait pas se priver de dessert
quand même !
Dans le restaurant, barrant l’entrée sans entrain, un de ces
gros chiens de berger que l’on trouve souvent dans ce type de bar. Le genre de vieux clébard au poil un peu gris
et râpé qui fait trois pas dans la journée puis s’affale crevé pour dormir
environ 23 heures sur 24.
Tout le contraire de nous. Une bestiole au regard tellement
sympa qu’on lui donnerait la moitié de son sandwich si elle demandait, et en
général elle demande, avec un regard plein de détresse comme un cycliste dans
des côtes à forts pourcentages. Comme on était dans la ville rendue célèbre par
Mitterrand, j’ai interrogé le chien (la patronne avait trop de travail) pour
savoir s’il avait bien connu l’ancien président. Apparemment, il n’était pas né
que l’autre était déjà mort, d’où la tête étonnée du chien devant ma question.
Je lui ai redonné un peu de mie de pain pour m’excuser.
Les paysages du Morvan : y'a pire...
Poursuite de la route, direction le Mont Beuvray :
Vercingétorix y a uni les tribus gauloises, Montebourg a essayé de faire de
même avec les socialistes, mais sans succès. Pour gagner le sommet il faut
grimper avec des passages de pente parfois à 20 %, on comprend pourquoi les
Gaulois ont perdu plus tard contre les Romains à Alesia, les gars étaient
fatigués. Nous aussi, mais pas tant que ça, enfin on a quand même bullé au
sommet un petit moment en profitant du panorama. Tout le monde a donc monté le Mont Beuvray,
sauf le camion, abandonné par son chauffeur du moment, et de toute façon la route est fermée par une
barrière qu’on contourne seulement à vélo. Pour les faignants, il y a des
minibus qui font la navette, mais pas de ça chez nous. Ceci dit nous sommes
aussi les seuls cyclistes…
A noter le bon temps de notre jeune, Fabien, dans cette courte
mais rugueuse ascension. 10e sur 112 des chronos Strava de l’année.
Ceci dit le gars est un peu déçu.
Le groupe au sommet du Mont Beuvray
Après cela, dernière portion peu passionnante pour gagner la
ville étape, Le Creusot. Sergio aussi veut montrer qu’il a retrouvé la grande
forme, provoquant une arrivée en ordre dispersé au Creusot dû à une attaque
(hors parcours) accompagné de Régis. Cela démontre qu’on peut monter plus vite
que les autres et arriver quand même bien après Fabien et Patrice à l’hôtel… En
tant que conducteur du camion au moment du drame, je ne me sens pas concerné.
A l’hôtel il n’y a personne, on nous a juste laissé un code
pour l’entrée et les clefs de nos chambres sur la porte. Déjà que l’hôtelier du
matin n’avait pas voulu se lever tôt, celui du soir n’a visiblement pas voulu
se coucher tard.
Nous allons dîner dans le plus beau coin du Creusot, en
terrasse s’il vous plaît, et avec vue imprenable sur… Lidl et Kiabi. Toujours
ce problème de budget des Rugissants, très serré. Faudra qu’on soit plus
offensif sur les sponsors la saison prochaine.
Texte de Loïc, images de Fabien.
4e étape : Le Creusot
– Pérouges 160 km / D
+ : 1500 m
Météo : beau temps, température maxi à 32°, vent faible, puis modérément défavorable.
D’une crevaison à l’autre.
Avec la participation (sans prime de résultat, c’est à
signaler) de :
Fabien / Loïc / Patrice
/ Régis /
Serge
Départ tardif du Creusot, dois-je préciser encore une fois indépendant
de notre volonté ? Personnellement cela ne m’a pas beaucoup déranger
puisqu’il m’a fallu environ 100 kilomètres pour sortie d’une léthargie
complète. A mon avis la première nuit d’hôtel dans la soute d’un camion
voyageant à 130 km/h entre Aix et Paris y est pour beaucoup.
L’étape du jour est marquée par deux crevaisons, d’abord
celle de Serge après 20 kilomètres. Une réparation effectuée par ce cher Serge
(à prononcer à vitesse rapide 10 fois de suite, pas évident) est toujours un
grand moment. Toujours intéressant aussi de voir un brillant intellectuel
mettre les mains dans le cambouis. Il y a de la poésie beaucoup plus que de la
technique. Certes les fondamentaux sont à peu près maîtrisés mais les gestes
sont plus orientés esthétisme qu’efficacité. L’ordre des opérations suit aussi parfois
une logique aléatoire et le temps n’est pas compté, surtout le nôtre. Enfin, on
finit par repartir et la roue arrière de Serge est à peu près droite, c’est
l’essentiel. Pour l’anecdote, Sergio avait choisi de mettre des pneus de 28 mm
à l’arrière… parce que ça crève moins.
Nous repartons pour atteindre Cluny, une cité abbaye
bourguignonne de fort belle facture et l’occasion de prendre un petit café
bienvenu.
Cité Abbaye de Cluny (photo prise par Régis)
Après Cluny, crevaison de Régis cette fois, juste avant le dernier
col pour quitter le Morvan. Cela se passe sous les yeux d’une bande de chèvres,
toutes en blanc comme nous. Elles s’approchent et nous sympathisons. L’une
d’elle aurait dit :
- - Vous crevez souvent ?
Et les autres
chèvres ont rigolé bêtement.
Bande de chèvres !
Pour l’anecdote Régis avait choisi de prendre son 2e
vélo dit « le mulet »… parce que ça crève moins. A part ces deux
pépins mineurs, la journée s’est bien passée, sous une grosse chaleur.
Nous quittons la belle région Bourgogne Franche Comté. Si
vous décidez d’aller vivre là-bas, faites attention toutefois au choix du
village : si vous allez habiter Belleville ou Joyeux, pourquoi pas, mais
si vous faites votre trou à La Fiotte
ou Bourgvilain, ça sera plus compliqué
pour réussir dans la vie…
En quittant le Morvan, on descend mais la température elle,
monte ! Je ne sais plus très bien où nous nous sommes croisés, mais ça a
fait mal… Cette plongée dans les coteaux surchauffés et couverts de vignoble du
Beaujolais puis la plaine mosaïquée par les étangs des Dombes offrent toutefois
de nouveaux panoramas forts appréciables.
Enfin, la cité médiévale de Pérouges, classée au patrimoine
mondial de l’Unesco elle aussi, signe le terme de l’étape.
Fou rire à Pérouges
Nous sommes à une
trentaine de kilomètres au nord-est de Lyon. L’hôtel avec piscine procure une
récupération appréciée par cette chaude journée.
A venir : trois étapes montagneuses, à commencer par le
Mont du Chat, tout proche du lac du Bourget, dès demain.
Quatre étapes de faites, nous arrivons à mi-parcours, il est
temps de donner des nouvelles des troupes, les plus et les moins et la forme de
chacun peuvent s’établir comme suit :
FABIEN : excellent état général dû à un entraînement
régulier et des séances de récupération interminables dans la chambre. Petit
bémol, un retard d’heures de sommeil qui prend des proportions inquiétantes.
Points forts : organisation, gestion du groupe, punch
sur la route, capable de se masser pendant des heures (interminables si vous
voulez mon avis) après l’étape. Un très bon parti, si des filles sont
intéressées, le contacter rapidement, c’est un modèle unique, il n’y en aura
pas pour tout le monde.
Points faibles : incapacité chronique à ranger sa
chambre, qui est aussi la mienne.
PATRICE : bien qu’en délicatesse avec un tendon
d’Achille, gère parfaitement et suit le rythme et assume des relais toniques sans
aller au rupteur et sans jamais se plaindre.
Points forts : jovial, dur au mal et endurant.
Points faibles : a un sens de l’esthétique dans le
choix de ses tenues pour le repas du soir très personnel.
REGIS : en très bonne condition lui aussi, les pépins
de santé du printemps sont oubliés.
Points forts : les giclettes vers l’avant, encore
appelées « Régissades avant ». Accessoirement mais fort utile, expert
du nettoyage d’un camion dégueulassé par une bouteille de sirop mal rebouchée,
en vadrouille dans la soute.
Points faibles : les giclettes vers l’avant qui peuvent
dans certaines circonstances entraîner par la suite une brutale décompression
accompagnée d’une giclette vers l’arrière, encore appelée « Régissade
arrière ».
SERGE : une condition physique qu’on avait plus vue
depuis l’ascension du col du Galibier en 2011 ! La participation à un
stage préparatoire d’une semaine dans les Dolomites n’y est surement pas
étrangère.
Points forts : convivialité permanente, impossible de
ne pas apprécier Serge.
Points faibles : comme tout intellectuel, peut
rencontrer quelques difficultés avec les travaux manuels.
LOÏC : bien content d’être là !
Points forts : trop long à énumérer.
Points faibles : j’ai beau chercher…
Texte de Loïc, mise en images de Fabien.
5e étape : Pérouges –
Chambéry 137 km / D
+ : 2100 m
Météo : superbe temps très chaud, température maxi
à 34°, vent faible.
Cinq chats sur un mont.
Avec la participation (purement bénévole, c’est à souligner)
de :
Fabien / Loïc / Patrice
/ Régis /
Serge
Aujourd’hui, comme on manquait de sommeil, on a décidé de se
lever tôt. Oui c’est idiot, mais pour une fois qu’une hôtelière nous proposait
de prendre le petit déjeuner à 7 heures, nous avons sauté sur l’occasion. Ce
qui a permis un départ à 8 heures, pas plus mal en ces temps de grosse chaleur.
La planète va mal, je vous le dis, tous à vélo, il y a urgence !
On part donc tôt et relativement au frais, du coup nous
avons fait la pause déjeuner à l’endroit prévu mais à 11h. Hier c’était à plus
de 14h, je déconseille le groupe des Rugissants pour ceux qui sont pointilleux
sur les horaires des repas, à l’heure de midi, on roule.
Qu’est-ce qu’on a fichu entre 8h et 11h ? Pas
grand-chose, du vélo principalement, dans un très long faux plat montant en
gros pour rejoindre Culoz. Sur le chemin, on passe dans des gorges et par le
village de Saint Rambert en Bugey. Et là une affiche géante égaye le bourg, il
semblerait qu’ils soient spécialisés dans les ramequins. De là à le faire
savoir au touriste qui passe ?
Chez moi j’ai des bols dépareillés aussi, mais je ne vais
pas pour autant en faire tout un plat pour attirer les touristes ! Ce
besoin d’attirer les gens de passage ça me fait penser à tous ces petits musées
qu’on trouve dans des villages parfois perdus. Soyons raisonnables en matière
d’art, pour ne citer que la peinture, il y a deux grands musées en France, le
Louvre et Leroy-Merlin, et puis c’est tout !
Ah, on vient de m’informer que le Ramequin est une
spécialité fromagère en fait, et là je dis que ça change tout, s’il y a quelque
chose de bon à bouffer c’est bien d’informer les touristes.
Bref, il faisait chaud sous le casque dès le matin. Plus
loin on s’arrête à une pharmacie pour que Fabien prenne ses produits. Ce jeune
se drogue, je passe une semaine dans sa chambre et je n’ai rien vu venir, c’est
consternant ! Ses parents sont-ils au courant ?
Donc il ressort avec de la Sporténine pour ceux qui
connaissent, en comprimés, à moins que ce ne soit en suppositoire, je ne veux
pas le savoir.
Bref, on repart mais nous moins fringants que lui car on n’a
pas eut droit de goûter à sa came. On arrive à Culoz pour se restaurer avant
d’attaquer la devenue mythique ascension du Mont du Chat depuis que les
cyclistes pro y passent dans leurs courses. Il faut dire qu’on a une peur
panique de l’hypoglycémie, alors on anticipe. Fabien prend un croque-monsieur,
imagine t-on un instant Bardet faire de même ? Les quatre autres mangent
un pain bagnat, c’est beaucoup plus raisonnable.
Et après ? L’après-midi c’est une histoire de chats et
là chat devient compliqué, va falloir suivre.
Régis a pris son vélo de montagne, conscient de l’enjeu.
Serge a mis sa paire de jambes de montagne, fort motivé. Fabien a branché son
Strava, le couteau entre les dents. Patrice et moi faisons un point sur nos
pépins physiques et décidons que, chat devrait passer.
Pour rejoindre le Mont du Chat, on passe par le col du Chat,
chat va vous suivez ? Enfin plus précisément on aurait voulu passer car
dès le bas du col, une pancarte marque que le col est interdit aux cyclistes
pour cause de report de tout le trafic routier sur une route menant aussi à ce
col, à cause d’un tunnel en travaux sur l’autre route d’accès à Chambéry. Comme
nous sommes français donc globalement indisciplinés, on s’est dit :
« chat va passer ! » Ce
col est très joli avec des panoramas sur le lac du Bourget et l’abbaye de
Hautecombe (on devient hypercalés en abbaye !), sa pente est assez forte
mais pas insurmontable.
L'ascension du col du chat
Et effectivement chat passe, enfin jusqu’à une
intersection à un kilomètre du sommet du col où les cyclistes ne peuvent plus
monter, les gendarmes veillent au grain et les automobilistes deviennent
hargneux. Aller plus haut serait très dangereux et puis chat sent l’amende à 90
€, multiplié par 5 personnes, on est hors budget des Rugissants ! Du coup
on redescend un peu chercher le camion posté par Serge a un endroit
stratégique, c'est-à-dire pas du tout où c’était prévu au départ, mais bon nous
ne sommes pas trop regardant, Serge a d’autres qualités. Puis on passe en mode « roumain »,
c'est-à-dire 3 V.I.P à l’avant du camion, et 2 pauvres gars en soute à tenir
les vélos, dans le noir complet et sous
une chaleur suffocante. Espérance de vie inférieure à la demi-heure, pour
éviter la suffocation des soutiers, Serge qui conduit franchit le col et amorce
la descente de 5 kilomètres en moins de 20 minutes, tout le monde est vivant
mais fait chaud, même sans le casque !
On repart après arrêt à une fontaine pour rafraîchir et
faire boire les bêtes. Et puis c’est l’ascension du Mont du Chat et ses
pourcentages de pente très réguliers sur les dix derniers kilomètres,
malheureusement compris entre 10 et 15 %. Chat monte fort ! Mais bon, Chat
passe encore.
En tête le chaton du groupe, mais le chat botté, le chat
mallow, le chat de gouttière et l’aristochat se défendent bien et le rejoignent
tous au sommet. Le chaton est d’autant plus content qu’il a fait un meilleur
temps dans la montée (données Strava) qu’Arnaud Démare lors de l’étape du
Dauphiné Libéré. Je lui ai dit de me recontacter quand il fera un meilleur
temps que Barguil dans le tour de France…
Ceci dit, bravo l’artiste !
Le sommet du Mont du Chat
La descente est très rapide et dangereuse, étonnant car la
route a été refaite pour les coureurs du tour de France mais ce n’est pas
fameux. Respect pour les risques insensés pris par les Pros lors des courses.
L’arrivée sur Chambéry est surchauffée, il y a des pistes
cyclables mal foutues, Patrice évite de justesse mais avec adresse la chute en
frottant contre un trottoir. Chat a failli mal finir !
Voilà, à demain avec le renfort de 2 Rugissants et 2
Rugissantes, Chat va être cool !
Chalut !
Le lac du Bourget
P.S : notre classement (à l’unanimité, enfin presque, sauf
Serge) de difficulté parmi les 3 cols suivants :
1 : Le Grand Colombier (col situé à 30 km du Mont du
Chat, escaladé par les Rugissants en 2015)
2 : Le Mont Ventoux (escaladé par les Rugissants chaque
année)
3 : Le Mont du Chat (nouveauté collection Rugissants
été 2017). Ceci dit, c’est du très lourd aussi !
Texte de Loïc, mise en images de Fabien.
6e étape : Chambéry –
St Jean en Royans 140 km / D
+ : 3300 m
Météo : temps couvert puis ensoleillé. Températures modérées dans la Chartreuse,
supérieures à 30° à partir de Grenoble. Vent faible sauf plateau du Vercors
(fort vent de face).
D’un massif à l’autre.
Avec la participation (sans toucher un kopeck, c’est
dingue !) de :
Fabien / Loïc / Patrice
/ Régis /
Serge
Un petit retour sur le Mont du Chat escaladé hier. Quasiment
aucune voiture, pas de motos, le bonheur à vélo, pour la pente c’est une autre
histoire. Par contre et de façon étonnante quasiment pas de cyclistes non plus,
ce qui est d’autant plus surprenant après la pub que lui ont faites les
épreuves cyclistes du Dauphiné Libéré puis du Tour de France. Où étaient passés
les passionnés de cyclisme ?
Chat m’étonne, mais bon, Chat n’est pas bien grave.
Aujourd’hui réveil 6h15, et à cette heure il ne faut pas
demander grand-chose à Fabien, de se lever ce n’est déjà pas si mal, ce qu’il
parvient à faire mais pas avant 6h45. Il faut dire que le jeune est au four et
au moulin pour l’organisation, sans lui il ne serait même pas pensable de
concevoir ce type de périple collectif. Mais je me demande quand même comment un
garçon aussi lent le matin peut être ensuite si rapide dans les cols.
Petit déjeuner à 7h, et à cette heure il ne faut pas
demander grand-chose à un Rugissant, en dehors de manger des croissants.
Départ à 8h15 de Chambéry, et là par contre c’est la
métamorphose, tous les gars sont plein d’allant, certains plus que les autres. Cette
organisation quasi-militaire est sans doute due à l’influence d’une ancienne
caserne à deux pas d’où nous logions. On était remontés comme des pendules,
prêts à bouffer du dénivelé ! Un col de 16 kilomètres qui commence 1
kilomètre après le départ de l’hôtel, ça nous a bien calmés.
Mais qui a fait le parcours ? Ah oui, c’est moi, alors
disons plutôt que c’est une approche originale et ludique qui ne manque pas de
sel. Mes coéquipiers me jugeront avec indulgence.
Nous attaquons direct donc le massif de la Chartreuse et sa
trilogie de cols pour passer de Chambéry à Grenoble. On peut aussi choisir
l’autoroute pour les gens pressés ou faignants, mais attention à trop de
sédentarité. Certes nous aussi restons le cul sur une chaise toute la journée,
en l’occurrence une selle au confort précaire qu’il est doux d’abandonner le
soir pour poser ses fesses sur des fauteuils moelleux.
La Chatreuse !
Revenons à l’étape, nous avons gravi d’abord le col du
Granier (16 km), puis le col du Cucheron deux fois plus court (pas par la route
principale et ce col est très pentu dans sa première partie) enfin le col de
Porte (8 km) avant de quitter le massif de la Chartreuse. Le problème de ces
cols c’est qu’ils ont un déficit de notoriété par rapport aux grands cols
alpestres et on sent bien qu’ils en souffrent au point de se venger sur les
cyclistes de passage, histoire de leur montrer qu’eux aussi peuvent être
difficiles à gravir, même s’ils ne font qu’approcher les 1500 m d’altitude.
Donc, 3 cols qui nous ont bien entamé et aussi entamé
sérieusement l’appétit au point que Serge dès l’entrée dans Grenoble a mis les « warnings »
pour qu’on se restaure de suite ! Comme nous sommes polis et que nous
étions tout à fait d’accord avec cette initiative spontanée et empreinte
d’urgence, nous avons obtempéré. Sandwich, dessert, boisson, café et nous
étions d’autres hommes, remis à neuf ou presque.
Ensuite on traverse l’agglomération pour passer de l’autre
côté de la cuvette grenobloise et aller chercher le massif du Vercors. 4e
montée de la journée (15 km), aussi dure et longue que les autres même si elle
ne porte pas le nom de « col » ce qui là encore nuit à son prestige.
Cette montée qui mène depuis Sassenage (sortie de Grenoble côté Vercors) à St
Nizier en Moucherotte est raide, fort longue et aujourd’hui surchauffée, mais
elle ouvre les portes du magnifique parc naturel du Vercors. Nous glissons sur
ce plateau qui s’illustra par ses résistants pendant la seconde guerre mondiale
au point d’en décorer une commune entière d’une médaille militaire (St Nizier).
Pensée pour ces hommes éminemment courageux.
Entre Lans en Vercors et Villard de Lans, le paysage est
très beau mais nous essuyons un fort vent contraire. On se relaye en
conséquence, merveilleuse capacité d’adaptation du cycliste aux éléments
hostiles, de l’intelligence en mouvement en somme. Cela s’arrange dans les
spectaculaires gorges de la Bourne, une bonne vingtaine de bornes tout schuss
avec des roches parfois en surplomb direct de la route. Entre Pont en Royans et
St Jean en Royans, il ne reste enfin qu’une dizaine de kilomètres, avec un peu
de montée par moment mais du genre promenade comparé à ce que nous avons fait
avant.
Pont-en-Royans
Hôtel sympa avec joli parc et piscine et excellent accueil
dans ce petit village de campagne au cœur de ce magnifique département de la
Drôme.
Ce soir nous doublons la table de 5 à 9 pour les 4 cyclistes
qui nous rejoignent pour les deux dernières étapes, à savoir Isa et Brice,
Cathy et Eric. En plus Julien vient nous rejoindre de Grenoble, mais sans son
vélo pour une fois, nous sommes 10 à table, l’occasion de passer une excellente
soirée !
On double les effectifs !
Demain une étape aussi difficile qu’aujourd’hui, mais au
profil assez différent.
Texte de Loïc, mise en images de Fabien.
7e étape : St Jean en
Royans – Nyons 152 km / D + : 2900
m (175 km et 3600 m pour Fabien)
Météo : Beau temps très chaud. Température maximum 32°.
Vent plutôt faible sauf thermiques contraires dans les vallées.
Histoire Drôme.
Avec la participation (gratis, pour la beauté du geste, la
classe !) de :
Cathy / Isabelle
/ Brice / Eric (les nouveaux) et Fabien /
Loïc / Patrice /
Régis / Serge (les anciens)
Je vais essayer d’être bref, mais ce ne sera pas facile.
D’abord être 9 au lieu de 5, c’était fort agréable. Ensuite la Drôme, qu’est-ce
que c’est beau ! En plus il n’y a personne, des cols de moyenne montagne
avec des panoramas époustouflants, de jolis villages perdus, une nature accueillante,
pour le cycliste c’est sûr, le bonheur est dans la Drôme. L’effort est intense
mais la beauté environnante est enivrante. Il faut savoir vivre ces moments et
se les ressasser le soir.
Enfin bref, tout a commencé dès le départ, ce qui est
logique. A 8h30 nous étions déjà contents que les pluies orageuses prévues ce
jour soient passées pendant la nuit, c'est-à-dire en avance contrairement à
nous. Du coup départ sur route mouillée mais avec un grand ciel bleu. Nous
sympathisons avant de partir avec une autochtone qui nous reluquait devant
l’hôtel à St Jean. Elle s’intéresse à nous. Pour être plus précis, cette femme
devait être un peu en manque d’amis. De plus je n’ai jamais vraiment pu croiser
son regard, ses yeux ne convergeaient pas sur un point fixe, mais une dame bien
gentille. Elle ne voulait plus nous lâcher, et encore Brice était parti en
éclaireur avec le camion pour le premier relais, si elle avait su ça, c’est sûr
qu’elle montait direct avec lui.
Bref, elle nous demande une photo, sans doute pour mettre
sur son « face de bouc ». Je ne sais pas si elle nous a pris ou les
nuages au-dessus, mais bon elle avait l’air contente du résultat, c’est
l’essentiel.
500 mètres à faire pour sortir du village, et tout de suite après
on débouche dans le col. Mais qui a fait le parcours ? Ah oui, c’est vrai,
ça me revient. Donc je disais un échauffement dans des pentes fortes pendant 12
kilomètres, une sacrément bonne idée…
D’ailleurs tout le monde avait l’air content et ça valait la
peine, cette route vertigineuse de Combe – Laval est carrément époustouflante
sur une petite portion, avec des à pics de plusieurs centaines de mètres au
bord de la chaussée, un simple petit parapet en pierre nous séparant du vide.
L'incroyable route de Combe Laval
Cette route a été construite entre 1893 et 1896.
Nous continuons ensuite d’arpenter ces merveilleuses routes
du sud du Vercors en direction du col de Rousset. Les montées sont dures pour
les jambes mais les yeux sont à la fête. Les descentes sont du pur bonheur.
Le col de Rousset : on en prend plein les yeux !
A l’heure de midi, nous sommes à Die, pays de la clairette.
Sergio étant devenu très strict sur les horaires de repas, nous nous arrêtons
dans un fournil à pain qui va nous procurer tout ce qu’il nous faut. Cette
année Serge est très affûté et a perdu 6 kilos, le revers de la médaille c’est
qu’il a tout le temps faim et aucune réserve sur lui, contrairement à moi qui plus
prévoyant, ne part jamais sans une fine pellicule de graisse.
Enfin bref, on rentre dans la boulangerie et là on a vu tout
de suite qui étaient les patrons du groupe. Les 4 nouveaux, un peu timorés,
nous ont laissé l’initiative. Les 5 anciens, on a foncé comme un seul homme direct
devant la devanture et on a tout de suite fixé la pâtissière droit dans les
yeux. On fait peur désormais quand on rentre dans ce type d’établissement. Le
genre de gars avec des casques et habillés tous pareils, prêts à tirer dans le tas en un éclair (au
chocolat). Faut dire qu’on met du braquet et qu’on envoie du lourd ! La
pâtissière, paniquée par l’ampleur de notre commande et nos gueules de tueurs,
nous a tout livré direct. Elle était même prête à nous donner la caisse !
Mais on s’en fichait, ce qu’on voulait c’était nos sandwichs. Encore qu’à la
réflexion il faudra que j’en parle avec notre PDG, Monsieur Georges, parce
qu’une autre fois, prendre en plus la caisse, ça pourrait renflouer celle des
Rugissants. Les 4 nouveaux ils étaient épatés par notre assurance, de
l’admiration plein les yeux et autant de sandwichs que nous, ils apprennent
vite.
Enfin bref, après c’est une histoire de train. Pour arriver
jusqu’au pied du col de la Chaudière, 20 kilomètres plats ou en faux plat
descendant, avec un sensible vent de face. Du coup on a mis deux locos en tête,
normal, nous sommes en montagne, et tous les wagons derrière. Quand on est calé
derrière Brice et Eric, non seulement on ne prend aucun vent (les molécules
d’air ne font pas les fières et préfèrent contourner ces solides gaillards)
mais on ne prend pas non plus de relais car on se dit qu’on risquerait de
déranger plutôt qu’autre chose…
Du coup Serge a filé direct au wagon restaurant (toujours la
peur de l’hypoglycémie), Fabien et moi on est allés dans le wagon couchettes
pour récupérer un peu des 50 heures de sommeil en retard accumulées, Patrice
s’est installé en première classe pour envoyer ses sms à tout son fan club (et
ils sont nombreux, le téléphone de Patrice bipe environ toutes les minutes),
Cathy et Isa ont taillé une bavette peinarde, également en première. Par
instant Fabien quittait sa couchette pour aller aider à l’avant, mais on voyait
bien qu’il dérangeait plutôt qu’autre chose.
Et Régis me direz-vous ? Il prenait un triple relais
camion, choix personnel pour voir la fin de l’étape du tour de France au col de
l’Izoard, et s’assurer aujourd’hui une existence plus tranquille. A l’arrivée
Régis a descendu les affaires de tout le monde et réceptionné toutes les
chambres, merci à lui.
Enfin bref, nous sommes donc arrivés bon train au pied du
col de la chaudière (entre 35 et 50 km/h selon les portions), col qui portait
bien son nom car la chaleur y a été suffocante dans sa première partie, et le
col est long et pas donné côté pente.
Le groupe au somme du col de la Chaudière !
Restait encore du chemin pour gagner Nyons, qu’on a fait
toujours bon train malgré plusieurs côtes, la chaleur et la fatigue. A 5
kilomètres de Nyons, le groupe se scinde. Patrice, Fabien, Brice et Eric font
le choix de regarder sur le téléphone portable de Brice et au bord de la route
les derniers kilomètres de l’étape du tour. On file bon train sur Nyons avec
Sergio et les filles pour rejoindre l’hôtel, ça descend, c’est cool.
Arrivés à Nyons terme de cette plutôt dure étape, nous
avions placé la possibilité d’une ascension bonus de 8 kilomètres très dure
avec pente moyenne à 9 % et passages à 17%. Tout le monde a choisi le menu
simple sans supplément, c'est-à-dire direct sous la douche, sauf Fabien, le
jeune monte les cols comme un cabri et est très motivé.
Enfin et pour finir brièvement, une sacrément belle
journée !
Ah oui j’oubliais, et pour faire bref, à l’orée du dernier
jour, il y a quand même une question qu’il va falloir qu’on mette sur la
table : nos émoluments ! On sent bien que notre directeur sportif,
Monsieur Georges, du haut de son chalet dans les Alpes, n’est pas trop chaud
pour évoquer la question. Nous qu’est-ce qu’on demande ? Une simple
augmentation. En même temps augmenter des gars qui ne touchent rien, c’est un
peu compliqué. Ou alors au minimum des vélos neufs. Je crois que tout le
problème c’est notre manque de sponsor. Compte tenu de nos besoins, j’avais
pensé à contacter Brioche Dorée, Buffalo Grill, Panzani ou encore Carte d’Or.
Bref, demain retour à Aix, il faut savoir être raisonnable.
Texte de Loïc, mise en images de Fabien.
8e étape : Nyons - Aix en Provence 155 km / D + : 1 800 m
Météo : Beau temps très chaud comme hier. Température
maximum 32°. Vent modéré défavorable.
Le retour des « Men in
white ».
Avec la participation (et pour tout salaire, votre estime…)
de :
Cathy / Isabelle
/ Brice / Eric / Fabien /
Loïc / Patrice /
Régis / Serge
Aujourd’hui, très rapidement on s’est dit :
- Mais on connaît ces coins !
Et effectivement, on rentrait chez nous par nos routes
d’entraînement. Nous avons contourné le Ventoux depuis le nord ou nous
arrivions et par l’est. Pourquoi ne pas le gravir puisqu’il était là ?
Parce que nous l’avons déjà fait lors d’une sortie spéciale (comme chaque
année). Certes il est plus facile de passer autour mais ce n’est pas plat du
tout puisque l’altitude maximale dépasse les 850 m.
Le Ventoux veille sur les Rugissants...
Au kilomètre 80 nous avons un problème. Nous voyageons du
nord au sud de Nyons à Aix en Provence, or il se trouve que l’étape du tour de
France du jour, va d’Embrun à Salon de Provence. Le choc était inévitable, il
aura lieu à Simiane la Rotonde, magnifique petit village perché des Alpes-de-de-Haute-Provence.
On s’est dit : on va manger d’abord, histoire
d’analyser sereinement la situation. Nous on cogite mieux le ventre plein.
Mais du coup, qui allait laisser passer l’autre ?
J’ai tout de suite appelé Christian (Prudhomme, le directeur
du Tour de France).
Il m’a dit : combien de camions ?
J’ai dit : bah, un.
Il m’a dit : combien de cyclistes ?
J’ai dit : euh, neuf.
(j’ai triché un peu car le conducteur du camion, un coup il
est là avec nous, un coup il n’est pas là parce que le camion ne se conduit pas
tout seul. Ce sera le cas dans quelques années, via une application dédiée sur
notre smartphone, on programmera l’endroit où on veut le retrouver et le camion
se débrouillera tout seul)
Bref, Christian commençait à s’énerver et j’ai dû le calmer.
J’ai dit : vous savez qui nous sommes ?
Il m’a dit : non.
J’ai dit : Les Rugissants, ça vous dit bien quelque
chose ?
Il m’a dit : non.
J’ai dit : mais vous connaissez Georges quand
même ?
Il m’a dit : non.
Le gars était buté.
J’ai dit : bon, on va faire un geste d’apaisement. On
va bien passer d’abord, parce qu’on est chez nous, mais plus tôt comme ça vous
pourrez continuer tranquille avec tout votre barnum.
Il a rien dit, il avait raccroché. Le culot de ce
type !
Et surtout il fait le fier parce qu’il peut s’appuyer sur un
chouia plus de matos que nous. Pourtant quand on déballe tout notre camion le
soir à l’arrivée de l’étape, croyez-moi que c’est un beau bordel ! Enfin
reconnaissons-le, le tour de France 2017 c’est vrai a une logistique
impressionnante :
1 caravane publicitaire précédant les coureurs de 12
kilomètres de long et 170 véhicules, nous on a juste la banderole de Georges,
et encore on l’avait oublié cette année, ce n’est pas malin.
En plus il faut compter 120 camions de télévision, 250
voitures, 200 coureurs, 22 équipes, sans compter tous les camions pour le
matériel, les cars des équipes, des centaines de motos, une dizaine
d’hélicoptères, et entre 500 000 et 1 million de spectateurs au bord des
routes à chaque étape. Nous c’est un peu plus léger comme structure, encore que
quand on traverse les villages, les gens parfois nous regardent passer. Sur la
route souvent les automobilistes nous klaxonnent, certainement pour nous
saluer.
Et il n’y a pas que ça :
500 hôtels réservés, nous 7, oui mais à table on craint
dégain !
7 avions pour les transferts, nous on fait tout avec notre
camion !
L’équipe médicale est composée de 7 ambulances, 2 voitures
médicales, 1 camion de radiologie et 1 moto, nous on a juste des… pansements.
Le Tour de France c’est le troisième événement sportif
mondial après les jeux olympiques et la coupe du monde de football. La semaine
vélo des Rugissants est un peu plus loin dans le classement.
Passons. Ensuite après Simiane la Rotonde les gars ont bien
roulés.
Le groupe dans la montée d'Oppedette
Moi je devais rendre le camion, Georges notre PDG ayant refusé de l’acheter.
On s’est retrouvé à 16h45 à Aix en Provence, sur la place de la Rotonde, pour
la photo finale et le pot de fin de périple. D’abord ça nous a fait bizarre
d’arriver si tôt à l’étape, nous n’étions plus habitués à ça. Ensuite on a
cherché désespérément notre hôtel, mais il n’y en avait pas, chacun devant
rentrer chez lui.
Coup de chaud sur la 8ème étape !
On s’est quittés un peu tristes mais avec de formidables
souvenirs plein la tête. Et on a promis de se revoir très bientôt, sur un vélo
probablement…
Bilan individuel et collectif :
Un temps superbe (aucune pluie), une très bonne entente, des
paysages variés et d’une grande beauté, de l’effort physique intense mais aussi
de bons repas et de nombreuses rigolades, une organisation prenante mais réglée
comme du papier à musique, le tout donne un résultat apprécié de tous.
Bravo à Fabien, le plus combatif dans les cols et le plus
brillant dans l’organisation. Et quelles crises de rire le soir dans la
chambre, on a dû déranger les braves gens qui dormaient…
Bravo à Serge, toujours de bonne humeur, quel plaisir. Personnage drôle et revenu à son meilleur
niveau cycliste, de tous les voyages avec Fabien et moi.
Bravo à Patrice, si vous vous demandez pourquoi ce gars
reçoit autant de coups de téléphones et de messages, c’est simple, il est au
top de la convivialité. Et de la préparation physique aussi, puisqu’il a réussi
à faire tout le voyage bien que diminué par un problème de tendon d’Achille. Et
merci pour les barres à haut pouvoir énergétique !
Bravo à Régis, sa façon de faire du vélo non conventionnel
(accélérations, décélérations, le rythme régulier l’ennuie) ne l’empêche jamais
de faire l’étape comme les autres ! Et merci aussi pour l’aide logistique.
Bravo à Isa, une sportive qui non seulement est forte sur un
vélo mais fait aussi course à pied, natation, et séances de fitness. Isa
n’arrête pas de faire du sport et pourtant a plein d’autres choses à faire.
Comment fait-elle ?
Bravo à Cathy, qui a plusieurs métiers dont un est prof de
fitness. On comprend mieux ses capacités physiques redoutables, doublées d’une
nutrition au top qui me fait forcément baver d’envie, moi qui mange trop et
mal.
Bravo à Brice. Normalement on devrait détester Brice, eh oui
un garçon beau, intelligent, drôle, musclé, sportif d’excellent niveau, ça fait
beaucoup pour un seul homme. Mais comme en plus il est adorable et la
simplicité même, tout le monde adore Brice.
Bravo à Eric. Il ressemble beaucoup à Brice par ses
capacités physiques très élevées et sa fréquentation agréable, cycliste sur
route mais aussi Vététiste, sympathique et discret, lui aussi a beaucoup
apporté au groupe. Faudra venir plus longtemps une prochaine fois !
Voilà, cette fois c’est bien fini. Mais une question
reste : on fait quoi demain ? Je ne suis pas inquiet, on trouvera
bien un autre moyen d’exaltation.
A l’année prochaine ! Et merci à tous ceux qui à
travers les résumés ont suivi notre périple.
Le mot de Fabien : un immense merci à Loïc pour ses
résumés très attendus, sa bonne humeur permanente, son sens de l’organisation
et du collectif. Un grand merci à Régis/Serge/Georges pour leur sens de l’organisation
en amont du voyage et/ou pendant le périple. Enfin, un grand merci à l’ensemble
des participants pour leur sens du collectif et leurs qualités humaines qui ont
contribué à faire de cet ensemble d’individualités un groupe soudé avec une très
belle cohésion qui s'est traduite par de franches parties de rigolades, aussi bien
sur le vélo que pendant les pauses café/repas.
Ce fut encore une bien belle cuvée que ce voyage itinérant
2017 avec de nombreux souvenirs qui ne peuvent que rester gravés dans nos
mémoires.
Les photos et les résumés quotidiens qui traduisent
parfaitement l’ambiance unique des voyages itinérants confirmeront très certainement
à de nombreux d’entre vous l’envie de faire partie du voyage 2018 et de vivre
cette aventure unique sur le plan sportif, humain et touristique… Vivement l’an
prochain !
Texte de Loïc et Fabien, mise en images de
Fabien.
Le groupe à l'arrivée devant la Rotonde, vivement 2018 !