16 au 24 juillet : Le Voyage 2016


Quelques chiffres du voyage 2016 :

  • 8 étapes 
  • 1 200 km (min : 118 km - max : 171 km)
  • 16 600 m de dénivelé (min : 700 m - max : 4000 m)
  • 48 côtes/cols et 327 km d'ascension
  • près de 50h de selle (min : 4h15 - max : 8h30)
  • 24 km/h de moyenne

Les résumés de Loïc

Etape 8 : Molitg-les-Bains-Narbonne

118 km – Dénivelé : 900 m

Temps superbe, vent fort, 32° à Narbonne.

Dernière étape, un peu plus courte que les autres car après l’arrivée à Narbonne, il restait encore à rentrer à Aix en Provence, 4 en train et 3 en camion dont la soute est remplie de 9 vélos et d’une multitude de bagages, autant dire qu’elle est archi pleine ! Mais bien rangée par l’expert Christophe, tout rentre.

Une courte mais jolie étape dans les Corbières, paysage  de vallons abrupts conquis par la garrigue et où l’homme ne peut guère faire pousser autre chose que de la vigne.

 La photo de groupe du départ !

La tramontane s’est levée tôt ce matin, nous aussi. Elle a soufflé fort et de direction constante, nous non. Du coup nous l’avons eu parfois violemment de face, parfois latérale et en rafales, et parfois en version poussante. Ainsi lors des 25 derniers kilomètres vers Narbonne, 6 cyclistes et une tramontane déchainés ont roulé non-stop entre 45 et 55 km/h ! Des sensations fabuleuses, on a même décroché notre directeur sportif Georges par moment,son vélo à assistance électrique qui pèse 24 kg (à titre de comparaison les nôtres font environ 8 kg) n’a plus d’apport du moteur au-delà de 45 km/h à peu près.

Sur le trajet nous prenons une route à droite en même temps qu’une équipée de solex en balade à l’ancienne. On s’accroche derrière dans la montée, Christophe et Fabien s’en sortent le mieux. Dès que ça redescend, on les laisse tous sur place.

Nous quittons la Têt et nous entrons dans le massif des Corbières

Nous traversons malheureusement un large morceau de garrigue incendiée, cet incendie est fort récent puisqu’il date du mercredi 13 juillet 2016 et était visible lors de l’étape du tour de France entre Carcassonne et Montpellier.

Sur le chemin aussi des forteresses Cathares, également dans un sale état, plus ruines que forteresses…

Nous passons près de Tautavel, célèbre pour la découverte d’un homme préhistorique (l’homme de Tautavel est un pré néanderthalien classé comme Homo Erectus). Il vivait il y a 300 000 ans et ne maîtrisait pas encore le feu, encore moins la maîtrise des relais à vélo face à un vent contraire, alors que nous oui !

Nous avons un petit côté Attila il faut bien le concéder quand nous sommes en déplacement. Partout où nous passons, ce n’est pas l’herbe qui ne repousse pas mais les gâteaux ! Au ravitaillement au village de Tuchan, une petite boulangerie (la seule), quelques gâteaux avant notre passage, presque plus rien après…  On était dimanche, pour les autochtones, c’est moche… Ceci dit la pâtissière était honorée de notre présence dans son établissement !

Nous avons aussi un petit côté « gitan » quand nous arrivons à l’étape. A Narbonne, on a tout sorti du camion dans une rue proche de la gare, un étalage nécessaire avant de tout réorganiser pour le retour à Aix mais côté élégance, ça n’était pas le point fort.


Les panoramas de la journée furent fabuleux, on a vu parfois la mer Méditerranée à plus de cinquante kilomètres.

Quelle variété de parcours en une semaine !

Cette année c’est Georges qui a tracé l’itinéraire, d’abord sur ses terres auvergnates puis jusqu’aux Pyrénées, pour finir près de la Méditerranée. Très certainement la plus belle semaine des Rugissants ! (c’est la 6e édition)

A moins que ce ne soit l’édition 2015 dans les Alpes et sur 3 pays, exceptionnel !

Ou encore l’édition 2014 et les grands cols des Pyrénées, formidable !

Sans oublier l’édition 2013, d’Alsace en Provence en passant par Vosges, Jura, Alpes et Mont Ventoux, géniale !

Et si c’était l’édition 2012 avec son parcours en étoile autour de Grenoble ? Magique !

Où la première, l’édition 2011, avec une boucle au départ d’Aix vers l’Ardèche, le Massif Central puis le Vercors, les Alpes et un retour à Aix par le Verdon ? Du tonnerre !

Que de souvenirs exceptionnels !

Bravo aux participants de l’édition 2016 :

Christophe  / Fabien  /  Georges / Loïc  / Patrice  / Régis  / Serge  /  Thomas

Et demain ? Désolé, il n’y a pas de demain.

A l’année prochaine.

Le groupe avec le vent de dos dans les Corbières !


Etape 7 : Mirepoix-Molitg-les-Bains

170 km – Dénivelé : 4000 m

Impossibilité d'envoyer le résumé le soir même depuis l'hôtel pour cause d'absence de réseau internet, nous le mettons en ligne depuis le camion, à 130 km/h sur l'autoroute grâce à l'aide technique de Christophe et au matériel de Fabien.

Histoire de temps

Le temps qui passe, on s’en rend bien compte dans les cols… Surtout avec 54 kilomètres d’ascension au total, répartis en 5 cols. Le col de Montségur, c’est celui de la pluie, le col de la Croix de l’homme mort se passe de commentaire, le col du Pradel est rude, glacial et à la chaussée étroite, le Port de Pailhères enchaîné avec le précédent est sévère, aussi froid mais la chaussée est large, le col de Jau est le plus long et très calme côté circulation, un beau col qui use par sa position en dernière montée du jour.

Le temps qu’il fait, on a tout le loisir de l’appréhender à vélo, d’abord la pluie intense sur quarante kilomètres, le froid sur l’ensemble de la journée (9° au sommet du col du Pradel), les bourrasques de vent même si celui-ci fut souvent assez favorable. C’est seulement dans le dernier col de la journée (col de Jau) que nous atteindrons un petit 20°.

 Le groupe au sommet du col de Montségur grimpé sous la pluie

Le temps contracté, c’est Fabien en train de gravir les cols, notamment le dernier de la série, le col de Jau (9e temps sur 1200 sur les dix derniers kilomètres – données Strava). Ce col, à la végétation forestière et encore très typée atlantique dans la montée est beaucoup plus sec et à la végétation basse côté méditerranéen.

Le temps ravi, c’est la beauté de la descente des cols de Pailhères et du col de Jau, ce dernier avec des nuages noirs épais percés de rayons de soleil et à 5 kilomètres de l’arrivée, le village de Mosset, un petit bijou.

Le temps relax, c’est une fois à l’hôtel qui en l’occurrence est une splendeur, on termine en apothéose aussi de ce côté du voyage !

Les contretemps, c’est par exemple un camion qui démarre avec la porte de la soute encore ouverte, apparemment on n’aurait rien perdu… Ou encore des descentes très dangereuses parfois ralenties par la chaussée mouillée, des pierres, les gravillons dont abusent en été ceux qui entretiennent les routes, la mauvaise qualité du revêtement, de la terre suite aux orages d’hier, des bouses de vaches en quantité et même parfois les vaches entières en liberté à l’estive…

Loïc dans le final du col de Jau, le soleil est de retour !

Le temps compté, c’est quand l’hôtel nous téléphone en s’inquiétant de ne toujours pas nous voir arriver ! Il est environ 19 heures, ne bradez pas nos chambres, on arrive !

Le temps au compteur, c’est environ 8 heures et demi de vélo.

Le temps conteur, celui-là arrive tard le soir…

Le temps des adieux : ce sera demain, après 120 kilomètres ensemble quand même jusqu’à Narbonne.

 

Le bilan du jour : Tous diplômés !

Mention spéciale du jury à Fabien pour ses performances remarquables dans les cols !

Mention Très Bien pour Christophe et Loïc qui comme Fabien ont fait tous les cols du jour.

Mention Bien pour Georges, Patrice, Régis et Serge qui ont tous gravi plusieurs cols malgré le froid permanent et la pluie dense du départ au sommet du 1er col, nous laissant humides bien au-delà...

Le très joli village de Mosset dans la descente du col de Jau


Etape 6 : Castres-Mirepoix

142 km – Dénivelé : 1900 m

On nous avait promis la pluie, les orages, voire la grêle, on a été très déçus par météo France, on a eu droit qu’à la pluie…

Une pluie plutôt dense le matin dans l’ascension du Pic de Nore au cœur de la Montagne Noire. Ensuite lent dégagement des gros nuages et on a séché progressivement. Georges, notre directeur sportif, a fait toute l’étape en camion avec les écouteurs sur les oreilles pendant que nous trimions à vélo et sous la pluie. Mais bon, c’est le boss, il a le droit. L’abolition des privilèges n’a pas encore eut lieu chez les Rugissants. :-)

Le Pic de Nore (sommet à 1211m) s’aborde dès la sortie de Mazamet à 20 kilomètres de Castres. Jalabert, le local, me l’avait dit : ça serait dur. Une quinzaine de kilomètres de montée, toutefois un col de 2e catégorie si je devais l’évaluer, où on passe d’abord par une partie très ombragée, pratique quand il y a du soleil mais là il n’y en avait pas. Dans la forêt et avec l’humidité du jour, on s’attend à voir surgir des Trolls, mais non il y a juste un homme en bleu qui prend des photos de ses ouailles.

La pente est assez forte dans les premiers kilomètres du Pic, puis plus douce après, on débouche dans des prairies de landes basses et d’arbres étêtés, comme les cyclistes quand ils sont fatigués.

La montée du Pic de Nore dans le brouillard...

Nous sommes au cœur de la Montagne Noire, bien belle montagne, dernier sursaut sudiste du Massif Central avant de laisser place à la chaîne des Pyrénées. Nous avons continué à l’arpenter en suivant la ligne des crêtes un bon moment avant de redescendre en passant à une quinzaine de bornes de Carcassonne par la ville de Bram (alors que nous, seulement quand on a faim).

Après le repas Georges accompagné de Régis s’apprêtent à repartir en camion mais c’est beaucoup moins pratique sans la clé de contact… Elle est dans la poche de Christophe qui lui est reparti à vélo, en plus nous recommençons en descente, heureusement qu’avec les téléphones portables on a pu se joindre assez vite. Christophe oublie beaucoup de choses ces derniers temps (ses affaires à Bort-les-Orgues), je crois que ce garçon est surmené !

La fin de l’étape est modérément vallonnée pour gagner Mirepoix (Ariège), avec de jolis décors offerts par les immenses champs de tournesols en fleur sur les collines cultivées. Du maïs, du blé et un peu de vigne complètent la mosaïque. A Mirepoix il y a une place centrale magnifique avec des maisons du Moyen-âge et un marché couvert. Nous venons de pénétrer en pays Cathare et demain d’ailleurs nous passerons par les ruines du château de Montségur. Les Cathares au XIIe siècle, furent victimes des guerres de religion, heureusement rien de tel de nos jours…

Au tour de France comme nous ils ont eu la pluie dans les Alpes et il y a eu malheureusement beaucoup de chutes ! Nous, une seule, heureusement après l’arrivée, dans la chambre… Régis s’est fait un peu mal au genou sur ce coup-là, mais ça devrait aller. De toute façon après 6 jours intenses, on a tous mal quelque part…

Quelques températures du jour : 14° au Pic de Nore, 27° à Mirepoix, 22° dans le camion à monsieur Georges, 37° dans l’estomac de Serge.

Le proverbe du jour : « Si tu penses qu’aujourd’hui c’était dur, dis-toi que demain, ce sera pire… »

Justement demain c’est la plus grosse étape : 160 km, 6 cols pyrénéens (1 moyen, 2 petits, 3 gros)

Les petites routes du final de l'étape

Pour finir une petite anecdote personnelle :

Comme j’avais du temps sur le parcours, je me suis intéressé à la nature. Il faut que je vous parle du miel. On en discutait déjà hier soir à table. Georges était furax car récemment sa femme Liliane avait acheté du miel bio mais… de provenance chinoise. Fâcheux !

Alors j’ai décidé de me renseigner. J’ai pris un petit peu d’avance sur le peloton Rugissant, oh trois fois rien, un quart d’heure pour causer avec un apiculteur. Miel de lavande, miel d’acacias, miel de sapin, etc, les variétés sont nombreuses, la texture, la couleur et le goût aussi. Comment fait l’apiculteur pour obliger ses abeilles à butiner les bonnes plantes et éviter que les miels se mélangent ?

Intéressante question, l’apiculteur local qui était dans sa prairie m’a tout expliqué.

-          Vous êtes un gars de la ville, vous, non ?  m’a-t-il dit après que je lui ai posé ma question sur les différentes variétés de miels.

-          Ah ne croyez pas ça, je suis avant toute chose un fin observateur de la vie dans nos campagnes.

-          Je me disais aussi. Vous, on ne vous la fait pas.

-          Exactement.

   J’ai souri que le gars voit tout de suite à qui il avait affaire. Et il a repris.

-          Avant que vous ne repartiez je vais vous expliquer comment j’obtiens du miel de sapin et aussi du miel de lavande.

-          Oui, là j’avoue que pour une fois, je n’ai pas la réponse.

-          Je croyais que vous saviez tout, comme vous êtes de la ville.

-          Non, sérieux ?

-          Non.

-          C’est marrant votre appareil qui envoie de la fumée blanche sur les bestioles.

-          Je l’utilise pour les apaiser.

-          C’est drôle ça, quand j’étais petit, mes parents faisaient pareil avec leurs cigarettes pour que je reste calme en voiture.

-          Vos parents avaient une âme d’apiculteur, ou alors vous étiez très chiant en voiture.

-          Ça doit être la première explication. Revenons à nos abeilles. Expliquez-moi tout.

-          C’est simple, et pour faire court, d’abord je convoque une assemblée générale de l’ensemble de la ruche. A part la reine qui pond et ne sort jamais, toutes les abeilles sont conviées. Je les connais individuellement.

-          Ah oui, quand même…

-          J’assigne à chacune une tâche bien précise. Tel groupe est envoyé dans les champs de lavandes, tel autre dans les forêts de sapins.

-          C’est bien fichu, mais si une décide de ne pas respecter la consigne ? Il doit y avoir des récalcitrantes, ou des syndiquées ?

   J’étais content de ma question pertinente et  pleine d’humour, je sentais que je mettais ainsi mon interlocuteur en difficulté.

-          Très bonne question !  Vous soulevez un problème crucial.

-          Eh oui, je ne suis pas né de la dernière pluie.

-          Je vais être franc. Si une abeille s’avise de ne pas suivre son ordre de mission, je le sais tout de suite.

-          Non ?

-          Si !

-          Comment faites-vous ?

-          Il suffit de lui sentir le cul. Croyez-moi, si ça ne sent pas la lavande, je le sais tout de suite.

-          Non ?

-          Si !

-          Impressionnant. Bon là d’accord, mais reste encore à mettre le miel de lavande et le miel de sapin dans les bons pots. Comment faites-vous ?

-          Je trie les abeilles avant de les mettre dans le pressoir, je mixe le tout, j’enlève les ailes et le dard car sinon ça piquerait un peu et le client serait mécontent. Puis je récupère le jus et je mets mon miel en pots.

-          Non ?

-          Si !

-          Eh bien vous voyez je vais repartir moins idiot, j’aurai encore appris quelque chose aujourd’hui.

-          Pourtant quand je vous ai vu arriver, je me suis dit : « ce gars-là, il a une tête à savoir déjà tout ! »

-          Non ?

-          Si !

-          C’est vrai que nous les gars de la ville, on baigne dans la culture en permanence, alors forcément…

-          Forcément…

-          Mais là vous m’avez appris quelque chose.

Je suis reparti satisfait, moi qui pensais ne plus rien avoir à apprendre d’un gars de la campagne…

Ce soir nous faisons étape à Mirepoix !

Etape 5 : Cahors-Castres

171 km – Dénivelé : 1600 m

L’étape des 4 rivières : le Lot au départ de Cahors, l’Aveyron à St Antonin-Noble-Val, le Tarn à Albi et l’Agout à Castres. La Garonne se chargera plus loin de collecter ce liquide et d’emmener le tout vers l’océan Atlantique.

Une longue étape, sans difficulté majeure mais avec une dissémination de tout un tas de petites côtes qui finissent par fatiguer à la longue. Encore une chaleur assez forte mais pas de canicule, 30° à Albi où Fabien retrouve le temps de la collation de midi des membres de sa famille. C’est là aussi que Thomas nous quitte, c’était prévu, lui aussi retrouve des proches. Après avoir parfaitement rempli son contrat, ça fera malheureusement un de moins pour rigoler avec nous. C’est là encore que Georges nous fait une chute à l’arrêt en voulant monter sur un trottoir sans déchausser des pédales automatiques. Pas de bobo heureusement, mais un peu la honte pour le groupe devant tous ces touristes. Du coup on masque « Les Rugissants » et « Aix en Provence » sur notre maillot…

Les routes du Tarn peu avant Albi

Nous passons avant Albi par le fameux village de Cordes sur Ciel, sur sa butte. La montée au village se fait par une rue normale mais la redescente par une rue pavée et avec une pente telle qu’il faut mettre pied à terre, la gamelle est probable sinon. Sauf pour Christophe, qui est notre acrobate Sagan à nous. A Albi, pause déjeuner, au cœur de la vieille ville et devant sa basilique posée au-dessus du Tarn, ajoutée au patrimoine mondiale de l’Unesco depuis quelques années.

Sur toute l’étape, le groupe a roulé soudé, en relais, et à fort belle allure.

Un peu de fatigue aujourd’hui, heureusement les barres énergétiques de Patrice font le travail. Merci à lui de nous avoir confectionné en quantité des produits à la fois très bons et qui donnent des ailes !

On va continuer dans les remerciements :

Fabien pour l’organisation toujours parfaite, la bonne humeur et la disponibilité permanente.

Georges pour sa gestion du groupe et pour la qualité des parcours, de toute beauté !

Serge pour nous faire bien rigoler et distiller en permanence de la bonne humeur, même fatigué.

Régis, vaillant sur le vélo et cool à la fin de l’étape.

Christophe pour sa disponibilité, son sens du collectif sur la route, et le rangement du camion avant le départ.

Patrice, homme de bonne composition et blagueur lui aussi, qui enchaîne les étapes sans montrer de signe de fatigue.

Thomas, pour sa première expérience de voyage avec nous et qui s’est parfaitement intégré.

Le groupe à l'entrée d'Albi

Incident technique léger, un problème de dérailleur pour Serge peu avant Albi, il prendra le dernier relais camion et filera à Castres faire réparer son précieux coursier. Comme ça il sera plus frais pour raconter ses blagues à table au repas du soir.

Je vous en livre une parmi tant d’autres :

La blague de Serge :

C’est un couple dont la femme s’aperçoit un jour en se levant le matin que dans la maison, un tuyau fuit. Elle demande à son mari de le réparer mais il lui répond négligemment :

-          Désolé chérie, mais je ne suis pas plombier !

Et il part au travail. Le soir en rentrant il s’aperçoit que le tuyau a été changé.

Le lendemain, au réveil, la femme s’aperçoit qu’un carreau d’une vitre est cassé. Elle demande à son mari de le réparer mais il lui répond, toujours négligemment :

-          Désolé chérie, mais je ne suis pas vitrier !

Et il part au travail. Le soir en rentrant, il s’aperçoit que la vitre est réparée. Un peu étonné, il demande à sa femme qui a réparé tout ça. Sa femme lui répond que c’est François, le voisin. Son mari lui demande, suspicieux :

-          Et il ne t’a rien demandé en échange ?

-          Il m’a juste dit : soit on fait l’amour, soit tu me fais un gâteau.

Et tu lui as répondu quoi ?

-          Que voulais-tu que je réponde, je ne suis pas pâtissière…

 

Et demain ? Du mauvais temps est annoncé, notamment des orages, on verra bien…

Le Tarn et la cathédrale d'Albi

Etape 4 : Vézac (proche Aurillac)-Cahors

153 km – Dénivelé : 800 m

La journée d’un Rugissant en tournée :

6h45 : réveil, Fabien qui partage ma chambre, n’arrive à ouvrir qu’un seul œil…

7h30 : petit déjeuner collectif, on mange frugalement, un peu de tout…

8h30 : heure de départ, la section est en tenue blanche et bleue, prête pour une bonne partie de manivelles et porter haut les couleurs…

10h30 : pause café, comme à la SNCF ou à EDF.

11h : mon vélo Cannondale (Américain) couine un peu, mon GPS Garmin (Américain) bip sans arrêt sur le parcours. Faut pas acheter américain, Cannondale, Garmin, Donald Trump, pas bon tout ça…

13h : pause repas à base de produits du terroir, consistant…

14h : de retour au « bureau » pour deux nouvelles heures de boulot…

16h : fin de la journée sauf pour ceux qui font des heures sup, une journée plutôt courte par rapport à d’habitude…

17h : étirements et massages, en version 10 minutes chrono pour la plupart et 2 bonnes heures pour notre jeune Fabien, la performance est à ce prix, trop cher payé pour certains…

18h : visite de la ville.

19h : petite « mousse », à vertu récupératrice.

20h : repas, à base de spécialités locales principalement contenant tout le nécessaire à la reconstitution des stocks et même un peu au-delà. D’ailleurs ce fut une étape globalement descendante, mais globalement grossissante aussi…

22h30 : retour en chambre, quartier libre.

00h01 : extinction des feux dans le chambre de Fabien et Loïc, je n’ai pas été voir dans les autres…

Et demain ? réveil 6h30, étape Cahors – Castres via Albi, 173 kilomètres…

Les petites routes du début de l'étape

Quelques détails :

Une étape de transition après trois montagneuses, par une température de transition (autour de 30° au lieu des 38° de la veille) et par temps parfois couvert (pas un nuage sur les 3 premiers jours). Cependant une étape assez longue de 153 kilomètres globalement descendante, à part les 30 premiers. Par exemple un habitant de Marcolès, petit village au sud d’Aurillac serait mal avisé de choisir vélo comme sport car pour rentrer à son village il devrait se taper une sacrée côte, d’où qu’il vienne.

Nous quittons aujourd’hui le très beau Cantal pour le non moins pittoresque Lot, atteint au sud de Figeac. La France est belle, est-il nécessaire de le rappeler ?

Les gorges du Lot

Le repas de midi se fait à Cajarc,  où nous sommes de passage, village perdu le long du Lot et immortalisé par Coluche, avec son célèbre sketch  « le schmilblick ».

Après, quelques brèves ondées orageuses, le groupe se scinde en deux à proximité de St Cirq Lapopie, les pressés d’en finir déboulent à 35-40 km/h sur Cahors, Christophe et moi montons dans ce qui est un des plus beaux villages de France, perché sur une boucle du Lot.

A Cahors, ville enchâssée dans un méandre du Lot et terme de notre l’étape, il y a un deuxième joyau à voir, très certainement le plus beau pont de France : le pont de Valentré avec ses trois tours, datant du XIVe siècle et chemin de passage des pèlerins sur le chemin de St Jacques de Compostelle.

Le Pont de Valentré à Cahors


Etape 3 : Bort-les-Orgues-Vézac (proche Aurillac)

140 km – Dénivelé : 2 500 m

Le goudron était fondu, nous aussi…

Température corporelle et température de l’air quasi identique, c’était parfait… Enfin 38°, c’est chaud !

Une journée dans le Cantal, très beau coin, relativement peu prisé des touristes, nous avons évolué dans un environnement naturel de toute beauté. Peu de cyclistes, peu d’habitants, plus de vaches que d’habitants ? Mais pour les amateurs de nature et de bonne bouffe, très recommandable.

Le premier arrêt se fait à Salers, un fort joli village avec des panoramas sur les Puys et avec une place centrale très agréable où nous prenons le café. Le village est décoré de pleins de vieux vélos repeints en jaune, le tour de France est passé par ici le 6 juillet.

Beaucoup de grimpettes aujourd’hui, on peut dire qu’on a fait que monter et descendre. Fabien a claqué un excellent temps dans la montée du Pas de Peyrol qui amène au Puy Mary. Sur Strava, fort bien classé surtout quand on enlève tous les pros du tour de France qui sont passés par là le 6 juillet. La montée finale fait 5,5 km avec de forts pourcentages de pente, les 2 derniers à 12 %.

Fabien dans le Pas de Peyrol

Dans la descente, Fabien et Georges s’arrêtent acheter des fromages, en l’occurrence du Salers et du St Nectaire, mais pas de Cantal, des choix discutables mais il fallait trancher dans l’urgence. Le soir au dîner Georges explique que Cantal et Salers sont deux variations d’un même fromage, une histoire de foin consommé par les ruminants et de marques de vaches, entre Salers et Montbéliardes, sans compter que ça dépend aussi de l’âge du paysan et d’autres facteurs  qu’il serait trop long d’énumérer. Peu importe, ce qu’il faut retenir c’est que le soir avec un petit vin de Cahors, ce fut une réussite ! Sauf pour Fabien qui préfère le coca au vin et pour Christophe qui préfère le babybel au Saint Nectaire. De chouettes compagnons mais qui n’ont aucun sens des vraies valeurs !

Entre temps à Murat, Patrice égare le camion. Pour être plus précis, après le repas, impossible pour lui de se rappeler où il l’avait garé. Il a fallu un bon moment pour le retrouver. A sa décharge on ne lui avait pas trop laissé le temps de prendre ses repères en filant rapidement par les petites rues pentues en descente directement dans le centre ville. Il y a un moment où l’estomac est à la manœuvre et le cerveau délègue.

Les paysages incroyables du Cantal

A cinq kilomètres de l’arrivée, un troupeau de vaches Salers sur la route arrive en sens inverse. Par respect pour ces animaux vénérés des amateurs de fromages et de steacks, et par courtoisie aussi, nous les avons laissées passer d’abord.

Arrivée dans un splendide hôtel dégoté par Régis, en pleine campagne à une dizaine de kilomètres d’Aurillac. Christophe s’aperçoit qu’il a oublié une partie de ses affaires dans l’hôtel précédent à Bort les Orgues. Le vélo esquinte, probablement le casque trop serré, c’est bien pour les chutes mais le cerveau n’est plus correctement irrigué ! Plus qu’à reprendre le camion demain matin et partir rechercher son matériel, une balade de 200 bornes aller-retour…

Trois premiers jours corsés au niveau vélo, demain ce sera plus cool. Seulement 155 kilomètres… Dédramatisons, ça montera nettement moins, globalement descendant entre les bosses donc.

Encore une belle journée et personnellement je me suis fait un nouvel ami. Il s’appelle Voltaren :-)

                                                                                                Serge et les Salers

Etape 2 : Pont-du-Château-Bort-les-Orgues (au bord de la Dordogne)

150 km – Dénivelé : 2 500 m

Une étape très très chaude au cœur de l’Auvergne, dans les paysages somptueux de la chaîne des Puys, ces volcans qui ne seraient qu’endormis et que nous avons pris garde de ne pas réveiller en passant. Deux jolis cols de gravis, la Croix-Morand et la Croix St Robert, beaucoup de lacs (artificiels ou naturels).

Hier soir au dîner j’étais vraiment gêné par tout ce que mes collègues avaient mangé. Au moment de partir je suis allé voir la propriétaire du restaurant pour m’excuser en leur nom. Mais elle m’a dit : « ne vous inquiétez pas, on sait bien qu’en accueillant les Rugissants, on ne rentre pas dans nos frais. Mais votre notoriété est tellement phénoménale que c’est un sacrifice que l’on fait de bon cœur. » Je n’ai pas osé lui dire que beaucoup de restaurants avaient fermé leurs portes après nous avoir reçu, je voulais qu’elle reste sur une bonne impression.

Et aujourd’hui ? Fabien a encore cru voir une marmotte dans un col. Après examen plus minutieux il semblerait que ce soit plutôt une Auvergnate des campagnes, certes très poilue mais enfin la confusion est gênante.

Serge dans le col de la Croix Morand

Repas de midi à Besse en Chandesse, une pause bienvenue. L’après-midi à plus de 35°, le goudron commençait à fondre et collait bien aux pneus. Mélangé avec les gravillons ça faisait un tout à regretter d’avoir des pneus neufs. La route était mouillée aussi mais quand on s’approchait elle avait séché, et ce phénomène se reproduisait régulièrement, il parait qu’on appelle ça des mirages.

Avant d’arriver au lac Pavin, un lac dans le cratère d’un ancien volcan, en plein cagnard et en montée, une touriste glisse un mot doux à son mari mais un peu fort, quand on passe à sa hauteur : « sont tarés ! » Comme on a relevé l’insulte, elle nous a dit que dans sa bouche ce n’en était pas une. J’ai eu envie de la traiter de « connasse » en lui expliquant que dans ma bouche c’était un compliment, mais comme nous sommes en groupe nous avons des consignes très strictes du PDG des Rugissants, Georges, qui nous a rejoint aujourd’hui : appliquer un code d’éthique irréprochable. Et c’est vrai que notre éthique est remarquable ; sauf à table. Et aux feux rouges aussi. En parlant de rouge, les mollets de Serge ont viré à l’écarlate. C’est joli, mais c’est pour connaisseur.

Le matin nous sommes passés au cœur du pays du Saint Nectaire. Pour ceux qui l’ignorent, le Saint Nectaire est au fromage, ce que la Rolls est à la bagnole ou le Stradivarius au violon. 

                                                                          Coup de chaud sur la deuxième étape !

Comme on a toujours un peu de temps dans les montées de col, j’en ai profité pour discuter avec des vaches. Des Salers, c'est-à-dire des filles du pays, le village de Salers sera un de nos points de passage de demain. Elles broutaient toute la journée dans les prairies d’estive autour des puys, j’ai demandé à l’une d’elles si ce n’était pas un peu monotone comme activité. Elle m’a répondu :

- Et la tienne ?

Certes, mais bon ce n’était pas une raison pour me parler sur ce ton. La vache salers a du caractère, et même sale caractère ! Par contre elle a une très jolie robe brun foncé et de grandes cornes.

A la fin du parcours, c’était quasiment 50 kilomètres en descente la plupart du temps. Ça a roulé vite et bien, on est arrivés à l’hôtel, cramés de chaleur plus que de fatigue.

Précisons pour finir que tout le monde va bien. Enfin moi moyen, j’ai une tendinite au genou gauche qui se réveille. Serge blague beaucoup ce qui est plutôt bon signe, Patrice aussi, Thomas et Régis font la sieste éclair en dehors de nos horaires de bureau (le midi après le repas…) ce qui est réglementaire, Georges commente sa belle région natale qu’il nous fait découvrir dans les moindres détails, Christophe regrette que ses talents pour bricoler n’importe quoi avec trois  bouts de ficelle restent inemployés mais ça veut dire que le matériel est bien préparé, Fabien à part de légers problèmes de vues sur les marmottes cara « col » dès que ça monte.

Aujourd’hui c’était dur et chaud, demain ce sera plus dur, et plus chaud encore…

Le groupe dans le final de l'étape

Etape 1 : Montbrison – Pont-du-Château (proche Clermont-Ferrand)

137 km – Dénivelé : 2 300 m

Le groupe au sommet du col des Pradeaux

Une première étape d’un bon niveau de dénivelé, d’un bon niveau de décor dans les monts du Forez et le parc naturel régional du Livradois, d’un bon niveau de convivialité aussi.

Dès la sortie de Montbrison, ça monte sur une quinzaine de kilomètres dans le premier col. Dans les pâturages, Fabien croit voir une marmotte, mais il n’y en a pas dans le Massif Central. En fait ce serait plutôt une vache de la même couleur, où une pintade, enfin disons un truc à poils et qui peut voler.

On dit toujours que les citadins à force de vivre en ville finissent par ne plus rien comprendre aux campagnes. Combien d’enfants sont persuadés que les vaches rouges font du lait entier et les vaches vertes du lait écrémé, et que si on veut du demi-écrémé au petit déjeuner, il faut choisir des vaches bleues ?  Ils sont couillons les gosses, je te jure. Mais nous c’est différent,  on habite en ville mais par le sport que nous pratiquons, nous passons beaucoup de temps à la campagne. De là à confondre une marmotte et une vache… A la décharge de Fabien, elle était un peu loin.

Dans la montée on a aussi vu une biche sortir de la forêt, mais quand elle a vu la tête de Serge en plein effort, elle a pris peur et rebroussé chemin. Serge d’ailleurs escorté dans la montée par une vingtaine de mouches, pourquoi lui ?

Une partie de la "ST team"

La pause repas est prévue dans le village de Sauxillanges mais tout est fermé un dimanche à 13H30. Alors on partage les provisions de ceux qui avaient anticipé la chose en achetant un peu de bouffe la veille.

La température augmente un peu, autour de 20° le matin et de 30 l’après-midi, sans vent et sans nuage.

Georges ne nous rejoint que demain, il était de mariage, il parait qu’il a dansé toute la nuit...

A la fin de l’étape, certains sont un peu cramés, ce n’est pas la fatigue, c’est le soleil ! Serge en particulier a un magnifique « tatouage » rouge sur le mollet gauche…

Le groupe dans le final de l'étape, la chaleur est là !


Présentation

Déjà la 6ème organisation! Lors des voyages précédents nous avons exploré les Cévennes, le Vercors, les Alpes du Nord, du Centre, les Pyrénées centrales et d’autres régions.Ce projet nous amènera vers de nouveaux horizons que rehaussera la maintenant légendaire convivialité de nos voyages.

Parlons des régions

Nous traverserons successivement les Parcs Naturels Régionaux du Livradois & du Forez et des Volcans d’Auvergne puis ceux des Causses du Quercy & du Haut-Languedoc. Nous terminerons notre périple par les Pyrénées Orientales et les Corbières.

Parlons aussi des villes et des paysages

Nous partirons de Montbrison tout proche de Saint-Etienne, ex-capitale du vélo pour aller à Clermont-Ferrand, capitale de l’Auvergne et berceau de l’invention du pneumatique démontable, à travers le massif du Livradois & du Forez et ses cols empruntés récemment par le Critérium du Dauphiné.

La traversée du parc des volcans d’Auvergne, parsemé de lacs, par ses cols typiques et parfois très difficiles nous amènera à Bort-les-Orgues, connu pour ses orgues basaltiques & son barrage hydro-électrique puis à Aurillac, capitale du parapluie en passant notamment à Salers et en escaladant le difficile Pas de Peyrol (Puy Mary) puis le col du Lioran qui sera le cadre d’une arrivée d’étape du Tour 2016.

La traversée du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy par Figeac, la vallée du lot & St-Cirq-Lapopie se terminera à Cahors, ville médiévale avec son célèbre pont. On pourra aussi déguster son vin rouge caractéristique. Une étape de transition nous fera visiter Cordes-sur-Ciel, Albi & sa cathédrale, aussi pays de Toulouse-Lautrec et Castres. Nous en profiterons pour aller escalader le Pic de Nore avant de nos rendre à la belle bastide médiévale de Mirepoix et sa place à couverts.

De Mirepoix nous irons admirer le Château Cathare de Montségur à partir du col du même nom. Le col de Pradel & ses lacets serrés nous amènera au pied du Port de Paillères puis au col de Jau pour une étape de plus de 4000m de dénivelé qui se terminera à Prades.

Pour terminer ce voyage en douceur nous traverserons les vignobles des Corbières jusqu’à Narbonne.

Ce voyage comporte 8 étapes de Montbrison à Narbonne avec un parcours de 1150 km & 17500 m de dénivelé. Nous gravirons 25 cols répertoriés au club des 100 cols.



Le comité d’organisation

Bruce, Fabien, Georges, Loïc, Régis, Serge L..


Les étapes

Cliquer sur le nom de l'étape pour voir le détail sur Openrunner.

1

Montbrison - Clermont

132km

2470m

Cols de la Croix de l’Homme Mort, des Pradeaux, des Fourches

2

Clermont - Bort-les-Orgues

150km

2460m

Cols de la Croix Morand & de la Croix St Robert

3

Bort-les-Orgues - Aurillac

138km

2760m

Pas de Peyrol, col de Lioran-Cère

4

Aurillac - Cahors

146km

980m

Causses du Quercy, Vallée du Lot, St-Cirq-Lapopie

5

Cahors – Castres

173km

1700m

Cordes sur Ciel, Albi

6

Castres – Mirepoix

140km

2220m

Pic de Nore, col du Fangas

7

Mirepoix – Prades

164km

4050m

Cols de Montségur, de Pradel, Port de Paillères, col de Jau.

8

Prades - Narbonne

116km

900m

Vignobles des Corbières



Les inscrits

Christophe-Fabien-Georges-Loïc-Patrice-Régis-Thomas-Serge L.